MOT DU PRÉSIDENT

« LE TRAIN »

Il y a maintenant 15 ans bien sonnés, j’embraquais dans le train de l’AREQ. Un long convoi de 10 wagons tiré par une puissante locomotive. Celle-ci qui s’était modernisée au fil des ans roulait sans à-coups et se faisait remarquer tout au long de son parcours. On ne s’arrêtait pratiquement pas : chaque année, une pause pour se mettre à jour et faire le bilan des étapes parcourues et regarder droit devant les rails qui nous conduiraient vers d’autres destinations. Puis, au bout de 3 ans, Pierre-Paul, le chef de train s’assurait d’une révision complète de la machine et tous ensemble, avec les responsables des wagons, nous déterminions les prochaines étapes.

Et le temps passait ! La direction a été confiée à Lise, « une cheffe » de train que notre wagon connaissait bien. L’éclatante locomotive s’est refait une peau neuve avec un itinéraire plus déterminé et encore plus stimulant ! Les dix wagons filaient au rythme des saisons, sans inquiétude vers un avenir sans nuage ! Nul n’entrevoyait ce qui allait survenir !

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Soudainement, à peu de distance d’une gare principale, mais en plein champ, le train a été stoppé par une force imprévue, improbable et imparable ! Un Corona terroriste sabotait les rails et menaçait de tout faire dérailler! Le conducteur et la cheffe de train ont rapidement et efficacement réagi : « Tout le monde en pause », nous a-t-on intimé ! « STOP, le train… locomotive et wagons, tous à l’arrêt » !

En pleine campagne, isolés et séparés les uns des autres, la pause s’est prolongée. La neige a fondu, les feuilles ont verdi notre paysage. Les passagers ont tué le temps. Ils ont marché autour, sans trop s’éloigner. Marché…marché…et encore marché, pratiquement l’un des seuls passe-temps accessibles et sécuritaires. Puis le chaud soleil d’été a permis de divertir cette attente trop longue que tous supportaient encore patiemment.

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Maintenant, avec la rentrée, on nous donne le signal que le convoi peut repartir, reprendre son trajet et se rendre jusqu’à la prochaine gare. La locomotive peut donner toute la puissance de ses moteurs. « Tout le monde à bord ! » Tout le monde ? Oh non ! Rapidement, les propriétaires du réseau ferroviaire nous annoncent la décevante réalité : les rails ont été modifiés! Il n’ont plus le même espacement et les essieux de notre train n’ont plus la largeur requise. Même si la locomotive était prête à foncer, même si notre wagon est resté en bon état, impossible de prendre le départ sur le champ. Pas en septembre au moins !On doit rajuster les charriots roulants sous le train. Nous devons les adapter à la nouvelle largeur de la voie ferrée. Les mécaniciens doivent se mettre au travail !

Triste mais raisonnable !

Il me tarde de rembarquer !

François